Recherche A propos

Logo Pudep

Une journée à Delhi

Voyages | Jeudi 29 Novembre 2018

Je ne pouvais pas me résoudre à quitter l’Inde sans aller voir le Taj Mahal. J’ai donc fait en sorte de prendre mon vol retour depuis Delhi, et de passer mes 2 derniers jours dans la région. On m’avait prévenue dès mon arrivée à Goa: Delhi - le nord - est très different de Goa. C’est dur. On y voit des gens littéralement mourir de faim dans la rue. On m’avait également dit que c’était intense, mais dans ma tête d’occidentale je me disais que vivant dans une capitale européenne, j’étais préparée à tout en termes d’intensité. Pas tout à fait. Je n’ai passé qu’une seule journée à Delhi et une journée à Agra (au sud de Delhi, là où se trouve le Taj Mahal) et ces deux jours ont drainé toute mon énergie. Sans doute, mes 3 semaines et demi de yoga et méditation m’ont bien servi pour rester calme malgré le chaos omniprésent.

Delhi

On ne va pas se mentir, je ne suis pas fan. Je suis contente d’avoir vu Delhi et d’avoir vécu cette expérience mais je ne me vois pas, jamais, me dire ‘tiens, si je retournais à Delhi, c’était charmant’. Je n’avais qu’une journée sur place donc j’avais préparé un circuit afin d’avoir le temps de voir des monuments et de me balader dans les marchés. Je voulais voir le Fort Rouge, le Tombeau de Humayun, le mémorial de Gandhi, la porte de l’Inde et la place Connaught. Pas le temps pour le temple Lotus malheureusement, qui me semblait plutôt chouette en photo, car j’avais aussi lu qu’il y avait à Delhi un chouette marché de tissus et un autre spécialisé dans les bijoux en argent.

Le chaos de Delhi

Le chaos

En Inde, tout se négocie. Et vu qu’on se déplaçait en tuk tuk car la ville est immense et pas franchement sûre pour les piétons (ni pour les voitures en fait), on s’est vite rendu compte qu’il n’y avait pas vraiment de logique quant au prix annoncé. C’est d’ailleurs la même chose dans beaucoup de domaines: il n’y a pas de règle. J’ai donc vu ce à quoi ressemble l’anarchie, à commencer sur la route, et laissez-moi vous dire que c’est à la fois spectaculaire et choquant. Et très bruyant. Des véhicules dans tous les sens, qui font demi-tour en plein milieu de l’autoroute. Des piétons qui marchent au milieu des véhicules (au milieu de l’autoroute). Des familles entières à 4 sur un scooter. Des mecs à vélo qui tractent une chariot rempli de dizaines de gens. Et pour se prévenir mutuellement de ces frasques directionnelles, les indiens usent et abusent de l’avertisseur sonore. C’est une véritable symphonie perpétuelle. Le genre de fond sonore qui vous fait regretter cet enfant qui pleurait dans l’avion pendant les 10 heures de vol jusqu’à Bombay.

La pollution

Je ne m’étais jamais intéressée de près à l’indice de qualité de l’air. Comme tout le monde, je suis l’info et je suis mise au courant par les médias lors des pics de pollution; ces jours-là j’évite le footing en extérieur. Je savais que l’air en Inde était particulièrement pollué, mais je n’avais jamais vraiment cherché à savoir à quel point. Mon copain avait commandé 2 masques anti-pollution super efficaces avant de partir et je pensais bêtement qu’on était pas parti pour faire du footing, et qu’on en aurait donc certainement pas besoin. À peine arrivée à Delhi, on a senti la différence. L’air était difficilement respirable et sans masque, on se mettait à tousser au bout de 5 minutes.

Ninjas!

Pour vous donner une idée, quand on nous dit que Paris est en alerte de pic de pollution, ça signifie que l’indice de pollution est quelque part entre 75 et 100, ce qui équivaut à un indice dit élevé. Sur le site airparif on peut voir qu’au delà de 100, l’indice de pollution est considéré très élevé, mais que Paris n’a pas connu d’épisode très élevé cette année. Lors de notre arrivée à Delhi, l’indice de pollution approchait les 400 - “hasardeux”. Pas étonnant qu’on ait ressenti une gêne! Le lendemain de notre départ l’indice est monté en flèche à cause d’un feu qui avait pris aux abords de la ville. L’indice dépassait les 700.

Le Fort Rouge

Notre premier voyage en tuk tuk à Delhi nous a conduit au Fort Rouge, qui fut jadis la résidence d’empereurs. À l’intérieur on se balade dans un immense jardin parsemé de bâtiments en marbre et pierre rouge. C’est très joli et malgré le monde, bien plus paisible que le reste de la ville.

Le Fort Rouge vu de l’extérieur Le Fort Rouge vu de l’intérieur

La tombe de Humayun

Un autre petit bijou au milieu du chaos de Delhi. La tombe de Humayun est certainement le monument que j’ai préféré dans cette ville. Un petit chef d’oeuvre d’art Moghol dont l’architecture rappelle celle du Taj Mahal. Niché au milieu d’un grand jardin, ce mausolée est bâti principalement en pierres rouges. On y a croisé beaucoup de touristes mais au final assez peu d’européens. Ce qui explique peut être pourquoi tant de personnes me regardaient bizarrement…

La tombe de Humayun 1 La tombe de Humayun 2

Les regards & les photos volées

Ce qui m’amène au point suivant: les indiens - et en particulier les hommes - me regardaient avec insistance. Je viens du sud de la France et aussi malheureux que ce soit, j’ai grandi dans une culture latine ou les hommes n’hésitent pas à montrer ouvertement leur interêt pour les femmes qu’ils croisent dans la rue (sans considération pour le fait que ça puisse ou pas mettre ces femmes mal à l’aise), et pourtant je ne me suis jamais sentie autant scrutée et dévisagée qu’à Delhi. Au delà des regards, certains me prenaient en photo à mon insu (en marchant devant moi et faisant mime de prendre un selfie… pas du tout cadré). J’ai voyagé en Chine et au Japon et il m’est arrivée à plusieurs reprises qu’on me demande si on pouvait me prendre un photo. Je comprends la fascination qu’on puisse avoir pour une culture différente, un physique différent, et je n’ai jamais mal pris qu’on me demande si je voulais bien être prise en photo. Je pense d’ailleurs avoir toujours joué le jeu et accepté (même si personne n’est obligé d’accepter). Mais quand toutes les 10min quelqu’un essaye de me prendre en photo sans mon accord, ça me met en colère. Une fois de plus c’est la notion de consentement qu’on néglige totalement. Et comme l’a fait remarquer mon copain, bizarrement ce n’était pas lui qu’on essayait de photographier en secret.

La méga dhal

Quitte à passer pour un estomac sur pattes, le climax de mon séjour à Delhi fut indéniablement le repas qu’on a pris le premier soir. Après 3 semaines et demi dans une cabine en bois à Goa (j’exagère - en vrai c’était très bien), j’avais prévu pour nos deux dernières nuits un bel hotel près de la place Connaught. On avait du choix pour nos repas car l’hotel proposait pas moins de 4 restaurants. On a opté pour le restaurant Indien (évidemment) - le Baluchi - et on s’est régalé. J’y ai mangé le meilleur dhal de ma vie (“Black lentils prepared overnight to a rich creamy perfection, a speciality of Baluchi“). Le restaurant avait sa propre Naanerie et proposait un large choix de naans.

Le meilleur dhal de ma vie

Après cette journée intense nous sommes allés nous coucher tôt car le train pour Agra le lendemain matin partait vers 8h, et étant donné qu’il y a peu de trains express, on ne pouvait pas se permettre de le manquer au risque de ne pas avoir le temps de voir le Taj Mahal…

Commentaires

Voir tous les commentaires

Laissez un commentaire.
Les champs marqués d'une * sont obligatoires. Votre email ne sera pas publié.

بادل | Samedi 16 Mars 2024

great

OKBet | Mardi 30 Janvier 2024

I am so happy to come across this piece of write up, very much advanced my understanding to the next top level. Great job and continue to do same.

crawl space repair pittsburgh foundation repair | Jeudi 23 Novembre 2023

So I've seen what anarchy looks like, starting on the road, and let me tell you, it's both spectacular and shocking.